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Gérer le séneçon de Jacob (Jacobea vulgaris)

Avant de passer à l’aspect gestion, un petit rappel sur les deux espèces de Séneçon les plus incriminées dans les intoxications chez les équidés : Séneçon de Jacob et Séneçon du Cap.

Pourquoi parler principalement de ces deux espèces ?

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Il existe des dizaines d’espèces du genre Senecio en France, qui contiennent toutes les alcaloïdes responsables de leur toxicité. Cependant, chez les autres espèces, différents paramètres rendent la consommation par les chevaux vraiment peu probable ou moins dangereuse. D’autres se développent dans des milieux qui rendent la cohabitation avec un cheval peu probable. Voilà donc pourquoi je ne vous parle que des deux espèces les plus dangereuses. Le séneçon commun (Senecio vulgaris) est de plus en plus présent dans les prairies et mérite d’être surveillé également.

 

Ces plantes font partie de la famille des Astéracées. L’une des caractéristiques de cette famille de plantes est la production d’un nombre très important chaque année, ce qui est la principale cause de la difficulté rencontrée lorsqu’on veut voir disparaître une de ces plantes de son pré. De plus, si le Séneçon de Jacob est une plante autochtone en France, le Séneçon du Cap est une espèce exotique envahissante qui se développe de façon encore plus importante. Pour arranger le tout, ces espèces sont peut exigeantes quant aux conditions nécessaires à leur développement, et s’accommodent donc de peu pour proliférer.

 

C’est en partie pour cela qu’elles se développent en nombre dans des prairies surpaturées où les graminées et autres n’arrivent plus à se développer et où les plantes en rosette comme les Séneçons, les Pissenlits, les Pâquerettes ou encore les Fabacées comme les Trèfles finissent par dominer totalement. Dans tous les cas, éviter une pression trop importante de pâturage est une des premières choses à faire pour éviter de voir une prairie s’appauvrir et se remplir de plantes plus ou moins souhaitables.

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Concernant les Séneçon, deux situations sont principalement rencontrées :

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Présence de la plante modérée, quelques pieds par ci par là : Ici la solution la plus efficace est l’arrachage systématique de chaque pied et ce avant la montée en fleur et en graine, ce qui évite la reproduction de la plante. Le système racinaire du Séneçon est superficiel, c’est une opération facile à réaliser. Faire cela une année ne suffira pas, d’autres graines étant présentent dans le sol. Le mieux reste donc de maintenir la plante de cette façon jusqu’à épuisement de la banque de graines présente dans votre sol. L’entretien d’une prairie en bonne santé notamment par semis de mélanges de graminées et d'autres espèces prairiales adaptées à votre sol vous permettra de renforcer cette efficacité en donnant des concurrentes au Séneçon.

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Présence de la plante de façon trop importante pour un arrachage manuel : Ici plus de solution manuelle. La meilleure chose à faire est donc de faucher la plante avant la montée en graine, en réitérant l’opération si certains individus repartent avant la fin de la saison de reproduction, ce qui est pratiquement toujours le cas. Ne surtout pas oublier de tout exporter, n’oubliez pas que sèche, la plante est toujours toxique et qui plus est qu’elle perd son gout désagréable, ce qui la rend plus appétante. Par ailleurs, même coupée en fleur, elle grainera sur place et répandra ses graines. Cette opération devra elle aussi être réalisée sur plusieurs années avant de porter ses fruits.

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La question du chimique ?

 

On me parle souvent de traitement chimique pour gérer ce genre de problème. Qu’il s’agisse du séneçon ou d’une autre plante, je suis contre. En premier lieu, un traitement chimique même s’il est ciblé impactera d’autres espèces que celles qui sont visées, il appauvrira votre sol, à terme vous vous retrouverez avec un désert et seules les plantes les plus résistantes et compétitives parviendront encore à se développer. Et pour exemple, le Séneçon s’en portera bien mieux que d’autres plantes non toxiques. N’oublions pas l’impact de ces produits sur l’environnement. N’oublions pas non plus que le séneçon de Jacob, s’il est gênant pour nos chevaux est aussi vital à d’autres formes de vie, gardons le donc en dehors de nos prés et de notre foin sans pour autant chercher à l’éradiquer de la surface terrestre.

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